Après Joop Zoetemelk l’an passé, c’est Christophe Le Mével qui sera le parrain du Kreiz Breizh Elites 2015, 20e du nom. Ce breton de 34 ans, né à Lannion un 11 septembre 1980, est attaché à ses racines. Ancien coureur professionnel jusqu’à l’hiver dernier, Christophe Le Mével n’a jamais quitté le monde du cyclisme. Portrait.

En 1998, Christophe Le Mével est sacré champion de Bretagne Juniors. En 2000, ce grimpeur puncheur passez chez Jean Floc’h. L’année suivante il termine 14e des Championnats du Monde Espoir à Lisbonne. De quoi l’envoyer chez les pros. C’est donc en 2002, au Crédit Agricole, que le Lanionnais découvre le monde pro.

Après six ans au Crédit Agricole, Christophe Le Mével change d’air et rejoint la Française des Jeux pour signer l’une de ses meilleures saisons, en 2009. 10e de Paris-Nice. 10e du Critérium du Dauphiné. 10e du Tour de France. De quoi peser dans un palmarès. Le Mével, le breton, part ensuite à la conquête de l’étranger. Deux années avec l’équipe Garmin avant de terminer sa carrière au sein de l’équipe Cofidis. À 34 ans, il se retire des pelotons sans tout de même les quitter.

KBE : Christophe, vous connaissez bien le centre Bretagne. Ce sont vos routes d’entraînement. Qu’est-ce que vous pensez du KBE ?

Christophe Le Mével : Le Kreiz Breizh Elites est l’une des plus belles courses bretonnes. Je l’ai disputée lorsque j’étais encore espoir. Je ne me souviens plus si j’étais avec le Pôle Espoir du Sacré Coeur ou Jean Floc’h… Ça remonte ! Ça me tient à cœur de revenir sur mes terres.

KBE : Depuis votre époque, la course a évolué, au point d’être maintenant ouverte aux professionnels. Et de s’internationaliser.

Christophe Le Mével : La course est plus ou moins anglo-saxonne. Celtique si l’on veut. Il y a beaucoup de coureurs anglais, irlandais et maintenant même des Norvégiens ou des Japonais. Le cyclisme évolue et le KBE aussi. Aujourd’hui, il n’y a plus uniquement la France, l’Espagne et l’Italie dans le monde du vélo. On voit beaucoup de nations émerger et c’est une bonne chose. Et voir autant de nationalités et de coureurs sur le KBE va permettre aux jeunes bretons de se mesurer face à un beau niveau. C’est intéressant à suivre.

KBE : La Bretagne est une terre de cyclisme. Ce n’est pas un breton pur sang qui va nous contredire n’est-ce pas ?

Christophe Le Mével : Ah ça, c’est certain ! Quoi qu’on en dise, la Bretagne restera le pays du vélo. Personnellement, j’étais parti à Nice pendant ma carrière pour monter les cols et parfaire mon entraînement. Mais chez nous, en Bretagne, nous sommes formés à des parcours casse-pattes et à un climat… breton ! C’est ce qui fait notre caractère. Les bretons sont des teigneux avec un mental d’acier. En Bretagne, et sur le Kreiz Breizh aussi, on est toujours en prise. C’est dur mais ça fait la réputation de la région. Dans ma carrière, j’ai côtoyé des Américains ou des Australiens. Même eux, venant de l’autre bout du monde, ils connaissaient la Bretagne. Les courses ici sont de vraies références.

KBE : Une petite idée ou un pronostic pour ce KBE ?

Christophe Le Mével : Je vais étudier correctement la liste des engagés pour voir qui peut tirer son épingle du jeu. Je connais un peu certains jeunes bretons comme Elie Gesbert ou Julian Lino du Team Pays de Dinan. Je vais passer un coup de fil à Thor Hushovd pour qu’il m’en dise plus sur les Norvégiens qui seront là. Ils ont toujours su façonner des pépites du cyclisme. Pourquoi pas là ?